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Contexte : une succession familiale encadrée par la justice
Bienvenue à Gimel. Pas tout à fait la montagne, pas tout à fait la plaine. Ici, les maisons ont une histoire, les voisins se connaissent par leur prénom, et le rythme de vie est dicté par la cloche du temple et la météo agricole.
Les protagonistes
- Antoine Rochat : le vendeur, méthodique et droit dans ses bottes, plus rigoureux qu’un notaire vaudois.
- Lise Rochat : sa sœur, handicapée, qui habite toujours la maison familiale et se trouve sous curatelle.
- Monsieur Maillard : le curateur, retraité bienveillant, un peu dépassé par les e-mails et la paperasse, mais toujours disponible…
- Moi, Vincent : courtier mandaté pour estimer, vendre, et surtout monter un dossier devant être approuvé par la justice… et de rassurer tout le monde.
Une maison figée dans le temps, perchée dans le Jura vaudois, à Gimel
La maison à Gimel ? Une villa des années 60, sans isolation, avec chauffage au mazout et un peu d’amiante pour pimenter le tout. À l’intérieur, une cuisine qui n’a jamais connu de plaques de cuisson modernes, des sanitaires au style vintage assumé, et un carnotzet qui a vu plus de fondues que de rénovations. Mais tout est propre, repeint, lumineux. Et le terrain de 1’000 m² est entretenu au cordeau. Le genre de bien qui ne fera pas chavirer un promoteur, mais qui peut séduire un acheteur averti… ou un bricoleur nostalgique.
Un appel direct, un mandat immédiat
Un matin, je reçois un coup de fil. Au bout du fil : Antoine. Il a lu notre guide des « 10 erreurs fatales à éviter lors de la vente d’un bien immobilier« . Il en a déjà évité neuf. Il est prêt pour la dixième : confier le mandat à quelqu’un en qui il a confiance. Il m’explique la situation : une maison en indivision à Gimel, une sœur sous curatelle, deux estimations déjà réalisées… il manque la troisième. C’est ce que M. Rochat a jugé nécessaire en bon gestionnaire : trois estimations indépendantes pour garantir que le prix proposé soit équitable et dans l’intérêt de la personne protégée. A présent, il veut une vraie estimation, solide, documentée. Le ton est posé, la demande claire. Je sens tout de suite que cette vente ne sera pas une partie de plaisir — mais elle a le potentiel d’être une belle aventure.

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J’estime mon bienUne justice à convaincre, un curateur à ménager, et des tensions familiales à gérer
Une justice à convaincre, un curateur à ménager, et des enjeux familiaux à gérer
La sœur d’Antoine, Lise, vit encore dans la maison de Gimel. Elle est sous la protection de la justice de paix. Impossible de vendre sans avoir trouvé une solution pour la reloger. Et impossible de signer quoi que ce soit sans l’approbation du curateur… et de la justice de paix. Un parcours semé d’embûches administratives, ponctué d’e-mails perdus, d’enveloppes affranchies à la main, et de rendez-vous décalés « parce que Monsieur Maillard, fidèle à ses habitudes de campagne, est plus souvent dans son jardin que derrière son ordinateur ».
Les alliés et obstacles
Alliés :
- Antoine, exemplaire. Chaque conseil que je lui donne, il l’applique. Il repeint la maison, nettoie le jardin, installe une tondeuse automatique, me confie les clés. Le rêve.
- Un bien bien présenté, avec photos pros, description honnête, prix réaliste.
- Un mandat clair, un seul interlocuteur, et la volonté de bien faire.
Obstacles :
- Le curateur. Un homme charmant, bienveillant, mais parfois un peu dépassé par la cadence imposée par ce genre de dossier.
- La relation entre Antoine et le curateur : disons… contrastée. Antoine fonctionne à la montre suisse, le curateur à la pendule à coucou. Deux styles bien différents, chacun respectable, mais pas toujours synchronisés.
- Une justice de paix qui, à juste titre, ne signe rien sans avoir une pile de documents aussi haute que le Col du Marchairuz.
Marché changeant, offres multiples, et voisin vigilant
Un an passe. Il faut refaire l’estimation. Entre-temps, les taux d’intérêt ont triplé, les conditions ont changé. Je mets à jour l’estimation : 1’045’000 francs. Antoine suit encore mes recommandations au pied de la lettre. La maison est impeccable. On lance la mise en vente.
En quelques jours, les visites s’enchaînent. Plusieurs offres arrivent, deux au prix. L’une d’une famille de Genève, l’autre de locaux bien de chez nous. Mais attention : ces derniers sont à la limite du financement. Leur dossier est fragile, mais bien préparé. On ficelle le tout avec leur courtier hypothécaire, et ça passe.
Pendant une visite, un voisin me prend à part, l’air grave :
— « Vous vendez à des gens de la ville ?«
— « Pas forcément.«
— « Parce qu’on en a marre. Ils veulent des brunchs bio, une fibre optique à 10 gigas et un Conseil communal… mais ils ne viennent même pas à la fête du village. »

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Je réserve mon café-rencontre !L’offre décisive : un dossier qui tient la route
Une vente réussie : un enjeu de confiance
Je monte un dossier pour la justice de paix. Un véritable dossier d’ingénieur notarial, aussi précis qu’un plan cadastral à l’échelle 1:1. On parle ici d’un classeur complet :
- Trois estimations détaillées et croisées,
- Un historique complet des visites,
- Des preuves de surenchère, avec chronologie des offres et contre-offres,
- Des extraits du registre foncier,
- Le règlement communal en vigueur,
- Les plans refaits au propre,
- Des explications claires sur la méthode de valorisation utilisée,
- Et même un tableau comparatif des offres reçues.
Chaque pièce est là pour démontrer, noir sur blanc, que l’intérêt de la personne sous curatelle a été défendu avec sérieux et transparence. Tout y est.
C’est un travail minutieux, chronophage, et il faut bien le dire : ça demande beaucoup plus qu’une simple estimation classique. Mais hors de question de le facturer ou d’augmenter ma commission ! Ce n’est pas une option « premium » : c’est juste ce que j’estime être le travail normal quand on a une vente sous curatelle. On ne joue pas à moitié quand il s’agit de défendre les intérêts d’une personne vulnérable.
Résultat ? La justice de paix approuve la vente sans poser de question. Mieux encore : elle m’adresse des félicitations pour la qualité du dossier. Un compliment rare, et franchement gratifiant. Et même un petit mot de remerciement pour la qualité du travail fourni. Ce n’est pas fréquent — et ça fait toujours plaisir, surtout quand on sait combien ces démarches demandent de rigueur et d’attention.
L’acheteur ? Un ancien courtier. Expérimenté, discret, efficace. Il achète, rénove pour 30 à 50’000 francs. Cuisine moderne, ouverture sur le salon, sols refaits. Un vrai coup de frais.
Morale de l’histoire : honnêteté, confiance et accompagnement humain
Cette vente de Gimel n’aurait jamais abouti sans :
- Une estimation réaliste et défendable
- Une présentation soignée, sans tape-à-l’œil
- Un accompagnement humain, aussi bien pour le vendeur que pour le curateur
- Un dossier juridiquement solide, transparent, et structuré
Antoine m’a fait confiance. Jusqu’au bout. Il aurait pu se laisser tenter par une agence plus voyante, un forfait d’apparence alléchante… ou un courtier qui promet monts et merveilles. Il ne l’a pas fait. Il a préféré quelqu’un qui lui disait les choses comme elles sont..
Et il a eu raison. Parce que dans l’immobilier, comme dans la vie, mieux vaut une vérité utile qu’un joli mensonge bien emballé — même si l’emballage est en chocolat suisse, noir 72% et joliment doré.
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